Une faillite financière de dimension historique
Par Robert Peston, The Times, 9 décembre 2008 -
lundi 22 décembre 2008

Depuis des années, la faible progression des salaires a été compensée dans le modèle anglo-saxon par un endettement des ménages, suppléant au manque de revenus. A cette réalité, la montée des pays émergents et la facture énergétique ont ajouté une autre dimension : l’accumulation par les exportateurs de surplus libellés le plus souvent en dollars, et réinvestis sur les places financières anglo-saxonnes. Cet afflux de capitaux a permis pendant un temps de repousser les échéances, en accumulant les dettes au-delà de toute raison, grâce à l’ingéniosité et au manque de scrupules de financiers qui trouvaient là une source de revenus en apparence intarissable. Jusqu’au moment où la prise de conscience, à l’occasion de la crise des subprimes, de l’énormité de cette bulle de papier, a conduit à une conclusion inévitable : elle ne sera pas payée.

Aujourd’hui, les dégâts sont énormes, à la taille de la place prise par la sphère financière dans l’économie. La liquidation ou la restructuration de la partie irrécouvrable de cette dette prendra des mois si ce n’est des années et d’ici là, en l’absence de l’apurement des comptes, aucune véritable reprise ne peut avoir lieu. Mais ce n’est pas la seule difficulté à venir. Car les pays émergents ne laisseront pas partir en fumée les crédits accordés sans réagir. Et la Chine vient de le rappeler fermement à Paulson.

Robert Peston, journaliste économique à la BBC, donne son analyse la situation - plutôt sombre - du Royaume Uni.

Par Robert Peston, The Times, 9 décembre 2008 -